lundi 12 décembre 2016

Si la Lune éclaire nos pas, de Nadia Hashimi


Titre : Si la Lune éclaire nos pas
Auteurs : Nadia Hashimi

Genre : Contemporain
Maison d'édition : Milady
Date de sortie : 21 octobre 2016
Nombre de pages : 512
Prix : 18,20€


"Un très beau roman sur l'Afghanistan d'hier et d'aujourd'hui, et le combat des migrants au jour le jour."


J’avais découvert Nadia Hashimi cet été à travers son roman La Perle et la coquille (dont je vous laisse le lien vers ma chronique ici !), un très beau récit sur les femmes afghanes à plusieurs époques. J’ai décidé de retenter l’expérience avec Si la Lune éclaire nos pas, son second roman. Je remercie NetGalley ainsi que la maison d’édition Milady pour cette opportunité de lecture.

A nouveau, ce roman démarre en Afghanistan, et nous y suivons Fereiba, depuis son enfance. Sa mère étant morte lors de sa naissance, celle-ci grandit avec son père, un homme effacé et consacré à son verger, sa belle mère, une femme peu aimable qui n’hésite pas à utiliser Fereiba pour toutes les tâches ménagères qu’elle ne souhaite pas faire, lui empêchant d’aller à l’école, et les quatre filles de cette dernière.

Fereiba va finir par pouvoir rattraper son retard scolaire, devenant elle même professeur des écoles à l’approche de son mariage. Nous allons également la suivre à travers cette nouvelle étape de sa vie, suivie par la naissance de leurs enfants.

Mais si leur famille se construit et grandit, le pays lui tombe en ruine. L’arrivée des talibans notamment, avec les bombardements, les interdictions, la pression du régime, … va changer la donne pour la famille. Fereiba ne peut plus exercer sa profession, sa fille ne peut pas retourner à l’école, … C’est un véritable coup dur pour toute la famille, qui décide alors d’émigrer en Angleterre. Après quelques démarches, les faux passeports sont obtenus, mais un élément de dernière minute va précipiter le voyage et en changer la donne.

Nous suivons alors à partir de là non seulement Fereiba, mais aussi son fils aîné Salim, alors adolescent. Ils vont finir par être séparés, et chacun va devoir entreprendre le voyage à sa manière, avec ses propres moyens, seul ou accompagné.

A travers ce récit, nous en apprenons donc un peu plus sur les conditions des migrants, leurs préoccupations de tous les jours, les choix qu’ils sont amenés à faire pour survivre et sauver les leurs, et comment cette épreuve peut impacter sur leur vie et leur mentalité.

“C'était un véritable réfugié désormais, mais un réfugié qui avait vu l'océan. Il avait entendu le bruit des vagues et humé l'air salé de la mer. Chaque étape de son voyage l'avait changé, avait modifié sa propre vision du monde de façon irréversible. Il avait traversé les eaux une fois et les traverserait encore - sans sa famille, mais riche de minuscules mutations de son être qui lui donnaient la force d'accomplir tout seul cette épreuve.”

“Quand tu vois des choses hideuses, imagine-les belles
Avale du poison, mais goûte la douceur du miel”

J’ai beaucoup aimé ce roman sincère et immersif, qui aborde des sujets sensibles et actuels à la fois. L’arrivée de Daesh en Afghanistan, qui vient détruire la vie heureuse des habitants du pays (loin de l’image qu’on en a maintenant), la jungle de Calais et sa fermeture, les canots pneumatiques surchargés, les clandestins accrochés sur les camions, … Des faits actuels et qu’on ne peut ignorer.

Une très belle histoire, portée par une écriture poétique et douce malgré la dureté des événements. Une écriture à l’image du titre du roman, “Si la lune éclaire nos pas”, la lune étant comme un guide pour les clandestins, quelque soit le pays, la langue, les frontières. Un point fixe dans un monde dangereux et hostile.

Ma note : 17/20


1 commentaire:

  1. Coucou Axelle, jolie chronique! J'ai les deux romans de cette auteure dans ma pal. Il faut vraiment que je prenne le temps d'en lire au moins un. Ils ont l'air tellement saisissant... bisous

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